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Romanès : le cirque sans le dressage

Cédric Enjalbert publié le 08 janvier 2019 2 min
Le Cirque Romanès présente un nouveau spectacle sous son chapiteau, à la porte Maillot (Paris). Les artistes tsiganes y présentent un spectacle en forme d’éloge de la perfectibilité à rebours des prouesses spectaculaires.

Aller les voir, c’est revenir avec la certitude d’être un peu meilleur. Chaque année, les Romanès déploient leur chapiteau à la porte Maillot, à Paris, pour quelques mois. Ils y présentent des numéros familiaux, bien loin du spectacle à « effets » : ici, les clowns tristes n’ont pas de maquillage, les lions sont des chats et les acrobaties sans filets. 

À l’entrée, après avoir écarté deux pans de toile, les spectateurs sont accueillis par Délia et Alexandre Romanès, le fondateur du cirque. Il a mêlé à la tradition tsigane, dont il est l’héritier, la matière poétique dont il s’est nourri au contact de ses amis – Jean Genet, Jean Grosjean, Christian Bobin –, mais aussi Héraclite et les présocratiques, qu’il a lus. Ils inspirent sa pensée et sa représentation du monde. Elle prend forme dans ses spectacles où tout n’est qu’une question de moment et de lieu, si bien qu’il déclare d’emblée : « Je ne suis pas sûr que le spectacle aura lieu »… ou plutôt, quel spectacle aura lieu. Car tout dépendra des circonstances. Alexandre Romanès a coutume de dire : « Le spectacle est joli mais tout le reste est bancal. » Et c’est vrai, qu’ici tout est joli. À quoi tient cette beauté ? Au fait qu’elle soit « bancale », précisément. Il arrive que les massues de jonglerie tombent ou qu’un numéro soit repris. Alexandre Romanès se moque lui-même de son chien capricieux, dressé à n’écouter personne. Le cirque Romanès entretient cette volontaire imperfection et une ambition existentielle, sinon philosophique : une croyance dans la vertu de la perfectibilité. 

La liberté comme ligne de mire

Comme l’écrit le philosophe Charles Pépin dans Les Vertus de l’échec (Allary Éditions, 2016) : « Être humain, c’est échouer à être une machine : voilà au fond ce que voulait dire Descartes, et c’est une très belle idée. Nous sommes des animaux ratés et des machines qui ne marchent pas. Nos échecs le prouvent. Ainsi compris, ils nous confirment chaque fois, même lorsqu’ils semblent nous écraser, combien nous sommes libres. »

De cette liberté, Alexandre Romanès a fait un savoir-vivre et sa ligne de mire. Elle est l’essence de son art, la raison d’être d’une vie nomade et le fondement de son identité. Mais elle n’est pas sans risque. « Récemment, j’ai compté le nombre de fois où j’ai failli mourir de mort violente. J’en ai recensé une dizaine », écrit-il sans emphase, dans son livre de souvenirs Les corbeaux sont les gitans du ciel (L’Archipel, 2016). Et d’ajouter un adage emprunté à son père : « On n’est jamais assez prudent. » Soyez-le un peu, réservez votre place !

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