Scriabine, un compositeur en quête d’absolu
Le 6 janvier dernier, nous ne fêtions pas seulement l’épiphanie autour d’une galette des rois. C’était également les 150 ans de la naissance d’Alexandre Scriabine – du moins dans le calendrier grégorien, car dans le calendrier julien, qui était alors en vigueur dans la Russie pré-révolutionnaire, il est né le 25 décembre 1871 et mort le 14 avril 1915, c’est-à-dire né le jour de Noël et mort le jour de Pâques ! Mais si le destin de Scriabine est si particulier, c’est surtout par l’originalité de son projet esthétique, qui essaie de concilier l’inconciliable.
Une passion pour les grandes idées
Tout au long de sa vie, Alexandre Scriabine a été profondément habité par une sorte de quête spirituelle qui, parallèlement à son activité musicale, s’est abreuvée du côté de la philosophie et d’une certaine forme d’ésotérisme, avec un goût marqué pour l’embrasement musical et cosmique. On en a l’indice dans les titres de ses œuvres les plus ambitieuses : Le Divin Poème (op. 43), Vers la flamme (op. 71), Prométhée ou le Poème du feu (op. 60), le Poème de l’extase (op. 54) et Le Mystère (inachevé). On le voit aussi dans ses écrits, qu’il s’agisse de sa correspondance ou des réflexions qu’il a couchées dans différents carnets et journaux, édités en français par sa propre fille, la musicologue Marina Scriabine, et réunis sous le titre Notes et Réflexions (Klincksieck, 1979). On y découvre un homme intéressé par la philosophie dès l’adolescence, fréquentant volontiers les cercles d’érudits et participant aux discussions de sociétés savantes, comme celles de la « Société philosophique de Moscou », à laquelle il adhéra en 1903 avec son ami, philosophe, professeur et prince – l’un n’empêche pas l’autre ! – Sergueï Troubetskoï. À sa mécène, la femme de lettres Margarita Morozova, il conseille ainsi de lire un peu de Schelling et un peu de Hegel, tandis qu’on trouve notamment dans sa bibliothèque plusieurs histoires de la philosophie, des Dialogues de Platon, La Doctrine du Logos de Troubetskoï et Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche.
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