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Groupe Hospitalier Nord Essonne, Saclay. Architectes Scau. © ALMA studio

Débat

Télétravail, piétonisation… Quelle architecture dans le “monde d’après” ?

Alexandre Lacroix publié le 13 janvier 2022 12 min

Comment la révolution du télétravail, les nouveaux modes de vie urbains ou encore le culte du sport vont-ils reconfigurer nos villes ? Pour réfléchir à ces questions, nous avons rencontré deux architectes associés de l’agence Scau, Maxime Barbier et Guillaume Baraïbar, ainsi que son directeur de la recherche Éric de Thoisy, architecte et docteur en philosophie… Par ailleurs, la revue L’Architecture aujourd’hui consacre un hors-série à l'agence Scau « Architecture et philosophie », numéro dont nous sommes partenaires.

 

© Archipress&Associés
Le hors-série de la revue L’Architecture aujourd’hui consacré à « Scau. Architecture et philosophie ». © Archipress&Associés

Pensez-vous que, du côté de La Défense ou des quartiers d’affaires, la révolution du télétravail va créer des vides, laisser derrière elle d’innombrables étages de bureaux vacants ?

Maxime Barbier : Cette histoire des bureaux vides dans les villes, pas toujours en périphérie mais dans les zones centrales, ne me paraît pas si neuve en fait, j’ai l’impression d’avoir toujours entendu parler de cette vision un peu dystopique, depuis mes débuts dans les années 2000…

 

Guillaume Baraïbar : Ce que l’on voit cependant apparaître, c’est une vague d’interrogations inédites sur le « produit bureau » – si vous me passez ce jargon de promoteur. Dans sa version standardisée, ce type de bâtiment obéit à des codes très précis en termes de hauteur sous plafond, de système de ventilation, de trame de façade. Il est aussi conçu pour offrir le maximum de souplesse et de modularité. Mais la pandémie a remis en question certaines des optimisations. Pouvoir ouvrir sa fenêtre pour ventiler, par exemple : c’est sans doute très banal dans un logement mais pas forcément dans un bâtiment « tertiaire ». L’accès à un balcon ou à des espaces extérieurs de plain-pied qui prolongent l’espace de travail, sans être seulement le trottoir ou le rooftop, sont aussi plus fréquemment demandés. Et puis, le modèle de la climatisation est remis en question, d’autant plus qu’on sait parfaitement construire des bâtiments dont la température est régulée sans climatiseurs… 

“Le temps de travail et le temps de loisir tendent à se décloisonner, à s’entremêler. La traduction architecturale de cette hybridation est en cours”
Éric de Thoisy

 

Éric de Thoisy : Cela me rappelle certains propos tenus par l’anthropologue Charles Stépanoff, qui vient de faire paraître le livre L’Animal et la Mort [La Découverte, 2021], à propos de la chasse… Il explique que les néoruraux, dont la pandémie a renforcé les rangs, sont majoritairement hostiles à la chasse. Cependant, la forêt est pour eux un lieu de promenade, de divertissement, de contemplation – tandis que pour la majorité des chasseurs, elle est un lieu de travail, où l’on fait ses affouages, où l’on taille, coupe, transporte, cueille des champignons et observe le gibier… Les attentes et les aspirations ne sont donc pas les mêmes selon qu’un espace semble dédié à la production de richesses ou au loisir. Cependant, l’évolution récente fait que le temps de travail et le temps de loisir tendent à se décloisonner, à s’entremêler. On regarde ses e-mails personnels ou on surfe sur les réseaux sociaux au bureau ; inversement, on consulte ses e-mails professionnels et ses dossiers chez soi. Nous revenons donc à la situation d’Ancien Régime, celle qui a précédé la révolution industrielle, où vie et travail étaient mélangés dans les mêmes lieux. Les bureaux deviennent un peu hybrides, les appartements et les maisons aussi, puisqu’on a chez soi tous les équipements bureautiques et des coins pour se concentrer… La traduction architecturale de cette hybridation est en cours.

 

Maxime Barbier : Soit, mais je me garderais de tirer des conclusions trop rapides sur les décisions que vont prendre, dans les années qui viennent, les entreprises quant à leurs sièges sociaux. 

 

Guillaume Baraïbar : Le télétravail ne m’apparaît pas comme une chose si nouvelle. Le confinement a fait surtout prendre conscience de la pénibilité – ou non – des trajets. Nous avons fait un petit travail spéculatif, ici, à l’agence : nous avons demandé à tous nos collaborateurs de décrire ce qu’ils voient entre leur habitation et le bureau. Si ce parcours est long, semé d’obstacles – par exemple, des embouteillages –, qu’il est anxiogène ou que l’environnement est très artificiel – cela peut être le cas sur certaines lignes de RER –, le retour au travail en présentiel est peu attractif. Là, une évolution est sans doute à prévoir. De façon classique, les grandes entreprises souhaitent avoir un seul siège social, comme un bâtiment qui rassemble 10 000 personnes au même endroit. Mais dans une région comme l’Île-de-France, est-ce le modèle le plus pertinent et le plus attractif aujourd’hui pour les salariés ? Ne pourrait-on pas raisonner différemment et construire, je ne sais pas, trois bâtiments pour 3 000 personnes chacun, dans des sites différents ? Nous savons aujourd’hui interconnecter les bâtiments, et si les sites sont bien choisis, ce dispositif en archipel permet de raccourcir les trajets. Par ailleurs, soyons réalistes : les gens vont avoir du mal à financer une pièce en plus pour pouvoir travailler de chez eux, mais le commerce de proximité souffre, donc le modèle du petit espace de coworking en pied d’immeuble a peut-être un bel avenir devant lui. Cependant je voudrais revenir à votre question initiale, sur les immeubles de bureaux vides. En réalité, ce n’est pas si problématique, car nous autres architectes savons très bien reconvertir un bâtiment – créer demain des appartements ou une crèche ou une bibliothèque dans un immeuble qui n’avait pas été destiné à cela, c’est la base de notre savoir-faire. Un enjeu beaucoup plus complexe, ce sont les vastes zones industrielles situées dans la grande périphérie des villes. Elles sont mal desservies par les transports en commun, voire pas du tout. Les gens ne peuvent pas s’y déplacer en vélo ni à pied. Il n’y a pas de commerces ni de restaurants pour le midi ou les rendez-vous… Aujourd’hui, ces zones sont peu attirantes, mais ce n’est pas une fatalité : il est passionnant de se demander comment les équiper en infrastructures, les densifier, afin d’éviter le spectacle des grands éléphants morts le long de la route.

“À Paris, on estime que 96 hectares de parkings pourraient être réaffectés. Qu’est-ce qu’on peut imaginer pour cette ville souterraine ?”
Maxime Barbier

 

N’est-ce pas aussi un programme de revitalisation que vous proposez, avec votre idée un peu folle de créer des hôtels souterrains dans Paris ?

Maxime Barbier : Ah ! mais elle n’est pas si folle que ça, cette idée ! Nous avons aujourd’hui un reflux du transport automobile dans les grandes villes – ce n’est pas une spécificité parisienne, la même évolution se constate dans bien des villes européennes et dans le monde entier. Les rues deviennent piétonnes, on plante des arbres, les véhicules électriques sont adoptés. Les nouvelles générations apprécient d’aller à leur travail à pied ou en vélo, ou explorent des mobilités alternatives à la voiture. Résultat, il y a dans les centre-villes des parkings souterrains qui ne sont plus utilisés. À Paris, on estime que 96 hectares de parkings pourraient être réaffectés. Que pourrait-on en faire ? Qu’est-ce qu’on peut imaginer pour cette ville souterraine ? Une première réponse est donnée avec le numérique et les problèmes de stockage, de fermes de données. Mais nous avons aussi travaillé sur un programme d’hôtels, qui n’est pas réalisé, et qui permettrait d’aller goûter un calme absolu, un silence vraiment apaisant, en dormant sous terre. Après tout, les gens louent bien des igloos et des cabanes pour passer leurs week-ends. On pourrait aussi travailler sur des thermes, sur le rapport à l’eau, sur tout ce qui contribue au bien-être et au retour au calme, dans une ville dont la surface est appréhendée comme génératrice de stress. 

“En travaillant sur des projets d’hôpitaux, on en revient à l’essence du métier d’architecte, qui est de séparer les parcours et les flux, de différencier les espaces”
Guillaume Baraïbar

 

Vous avez aussi travaillé sur la réalisation de nombreux hôpitaux : est-ce que vous enregistrez une évolution de ce type d’infrastructures ?

Guillaume Baraïbar : Nous sommes ici dans un exercice très contraint par des cahiers des charges. De plus, la pandémie du Covid nous incite à mettre en place une double circulation : l’une pour les patients Covid et l’une « Covid-free ». Cela a un impact sur les couloirs, les ascenseurs, mais aussi sur les systèmes de climatisation et de ventilation. On en revient à l’essence du métier d’architecte, qui est de séparer les parcours et les flux, de différencier les espaces. 

 

Éric de Thoisy : On peut aussi aller plus loin dans la réflexion : historiquement, les hôpitaux sont construits en-dehors des villes, parce qu’on cherche à éloigner les malades des bien-portants… Ils naissent donc en périphérie, quasiment comme des lieux de relégation. Et puis, le tissu urbain se retisse autour d’eux, et la jonction finit par se faire. Mais justement : est-ce qu’on ne pourrait pas faire entrer davantage la ville dans l’hôpital ? C’est ce que nous avons essayé de faire dans notre projet hospitalier pour le plateau de Saclay…

 

Guillaume Baraïbar : En Belgique, il y a un hôpital avec un supermarché à l’intérieur. Cela me semble vraiment aller dans le bon sens : cela apporte du confort aux usagers, aux patients et au personnel, aux familles en visite, mais également aux riverains qui viennent y faire leurs courses… Cette relation que la ville peut entretenir avec l’hôpital nous intéresse beaucoup. L’ensemble hospitalier n’a pas forcément vocation à être une enclave avec des murs infranchissables, certaines circulations sont imaginables qui apportent un vrai soulagement à tout le monde… Par exemple, il y a une chapelle à La Salpêtrière, qui permet d’organiser des expositions, des concerts. Avouez que cela fait changer de regard sur la maladie, non ?

¢ SCAU ARCHITECTURE, CLEMENT BLANCHET ARCHITECTURE. Perspecteur Plomp
Le projet de rénovation du Stade Bauer, à Saint-Ouen intégrera le complexe sportif dans le tissu urbain, avec des restaurants, des cafés et des bureaux. © Scau Architecture, Clément Blanchet Architecture. Perspecteur Plomp

Vous êtes aussi impliqués dans des projets liés au jeux Olympiques de Paris 2024 et au Mondial 2022 de football au Qatar. Quels en sont les grands axes ?

Maxime Barbier : Oui, on travaille avec l’agence NP2F et l’entreprise Bouygues à la construction d’un équipement majeur des jeux Olympiques de 2024 : il s’agit de l’Arena de la porte de La Chapelle. Là encore, nous avons essayé de ne pas reproduire certaines expériences du passé. Souvent, les JO d’été, comme les Coupes du monde, sont l’occasion de constructions d’immenses équipements, très coûteux – comme autour de Rio de Janeiro –, qui restent vides ensuite ou presque inemployés. Bien que la problématique ne soit pas la même que dans le domaine de la santé, la tendance est de considérer que le grand stade sportif est une sorte de lieu sacralisé, enfermé dans son enceinte, coupé de la ville. Mais quand on songe à l’espace immobilisé, si ce stade ne sert que pour vingt compétitions dans l’année, il y a là quelque chose d’aberrant. Pourquoi réserver l’accès à de tels lieux aux joueurs et aux journées de manifestation sportive ? Ne pourrait-on pas les inscrire dans le tissu urbain ? Nous avons donc imaginé une Arena scindée en deux. En partie haute, des volumes extérieurs emblématiques. Et en soubassement, une façade interne modulaire et transparente, où s’organise une circulation avec la ville. 

“Ne pourrait-on pas inscrire les stades dans le tissu urbain ? Avec le stade Bauer de Saint-Ouen, nous allons intégrer des cafés, des restaurants, des terrasses, et même des bureaux, en les imbriquant dans le stade”
Maxime Barbier

 

Pour un autre projet, celui du stade Bauer à Saint-Ouen, nous allons intégrer des cafés, des restaurants, des terrasses, et même des bureaux, en les imbriquant dans le stade. Du point de vue d’une entreprise, avoir son siège social dans le stade du Red Star de Saint-Ouen est quand même un joli symbole. En somme, nous allons mettre en avant d’autres usages possibles du stade. Depuis ces bureaux, ces restaurants, il sera en outre possible de voir un match de temps à autre… 

Lorsque le Qatar a obtenu l’organisation du Mondial, nous avons pensé que nous avions peut-être une chance d’y construire un stade. Au Qatar, la vie est organisée de telle façon qu’on passe d’un espace climatisé à un autre espace climatisé, dans une voiture elle aussi climatisée. Et l’un des seuls espaces publics est un immense centre commercial climatisé, si vaste qu’il y a des éléments de décor extérieur en son sein… Or, nous avons voulu prendre le problème différemment. En gérant bien l’ombre et l’humidité, il est possible de maintenir au niveau du sol une température qui n’excède jamais les 30°C, même en cas de canicule. Nous avons donc eu l’idée de construire un véritable quartier, agréable pour la promenade et ombragé, avec des bâtiments pouvant accueillir des expositions, d’autres événements sportifs, des théâtres, des logements… Et nous avons imaginé des tribunes amovibles susceptibles de transformer la place centrale de ce quartier en un stade de football de 45 000 places, pour la seule durée du Mondial, de même que des gradins démontables transforment Monte-Carlo en une piste pour un Grand Prix automobile. Ce projet, auquel nous avons donné le nom de « Stadium Square », n’a pas été retenu par les décideurs qataris… Et finalement, quand ils se sont rendu compte du coût de ces opérations de prestige dans un contexte économique plutôt difficile, ils ont relancé des appels d’offre afin de revisiter certains des stades, de réaménager les projets, ce qui fait que nous jouons tout de même un rôle dans la préparation architecturale du Mondial, mais latéral. 

“Depuis quelques années, la philosophie nous nourrit tout autant que les publications des penseurs de l’urbanisme”
Éric de Thoisy

 

Aujourd’hui, y a-t-il un philosophe ou un penseur de l’urbanisme qui vous accompagne dans votre pratique d’architectes ?

Éric de Thoisy : Il y en a plus d’un ! De façon générale, nous nous intéressons de plus en plus à la philosophie depuis quelques années, qui nous nourrit tout autant que les publications des penseurs de l’urbanisme. Les philosophes que nous avons invités à écrire dans le hors-série de L’Architecture Aujourd’hui – comme Cynthia Fleury ou Joëlle Zask – sont également venus à l’agence, pour des conférences, des séances de réflexion. Et nous nous sommes aussi intéressés à la pensée du care, aux écrits de Joan Tronto, ou encore de Judith Butler. Le fil rouge entre ces différents travaux est la notion de soin. La relation entre soignant et soigné se joue entre deux personnes, c’est un entre-nous, et pourtant, il est essentiel que cette relation soit manifestée, qu’elle soit rendue publique, car elle aide à construire la cité – c’était là une thématique chère à Emmanuel Levinas, que vous retrouvez dans le travail de Cynthia Fleury par exemple, et qui nous inspire le geste architectural de décloisonner l’hôpital, de l’inscrire dans la ville.

“L’architecture, désormais, consiste peut-être moins à déployer de grands ensembles au milieu de nulle part, qu’à réparer des villes qui ont été, d’une manière ou d’une autre, abîmées”
Éric de Thoisy

 

Si le soin est devenu une notion si axiale, serait-ce que nous vivons une époque blessée ou malade ?

Éric de Thoisy : Sans doute… L’un des essais qui a compté pour nous, récemment, est Brutalisme (2020) d’Achille Mbembe. Or le « brutalisme », dont Mbembe fait un concept politique, c’est au départ un mouvement architectural, qui assumait, dans les Trente Glorieuses, l’usage massif du béton brut. Le brutalisme exprime la violence de notre civilisation capitaliste et productiviste, et, aujourd’hui, précisément, nous recherchons les moyens de remédier à ses excès, sans toujours les trouver. L’architecture, désormais, consiste peut-être moins à déployer de grands ensembles au milieu de nulle part, qu’à réparer des villes qui ont été, d’une manière ou d’une autre, abîmées. Il s’agit de les revitaliser, de les rendre habitables et désirables, vivantes et non oppressantes, aérées et non polluées, c’est un défi passionnant.

 

Vous avez fait un glissement assez spontané du soin des malades, des humains, à celui des lieux et du milieu… C’est un glissement qui vous paraît légitime ?

Éric de Thoisy : Oui, parce qu’il est devenu clair que ces dimensions sont interdépendantes. L’Organisation mondiale de la santé a recours au concept de « one-health », pour insister sur le fait que la santé des humains dépend de celles des vivants et du milieu au sens écologique du terme. L’écologie urbaine est un véritable enjeu, et le soin du milieu est une expression certes un peu vague, mais qui se retrouve dans certains enjeux d’urbanisme très précis. Je vais donner deux exemples. Le médecin et psychanalyste allemand Alexander Mitscherlich a écrit un livre important, Psychanalyse et Urbanisme. Réponse aux planificateurs (1965), pour expliquer que la reconstruction des centre-villes allemands bombardés, après 1945, a correspondu à une volonté d’effacer complètement les traces de la guerre, et que l’architecture a ainsi été complice d’un mécanisme de déni collectif, de refoulement. D’autres choix ont pu être effectués ailleurs, notamment aux Pays-Bas autour d’Amsterdam où des lieux bombardés ont été transformés, sur les conseils de l’architecte Aldo Van Eyck, en terrains de jeux. Mon deuxième exemple est plus près de nous : nos grandes villes, pour rester saines et habitables, ont besoin que des territoires connexes soient sacrifiés, territoires sur lesquels on envoie leurs eaux usées et leurs déchets. Cela a donné naissance à la décharge de Freshkills, à coté de New York. Or, l’écrivaine Lucie Taïeb a consacré un livre passionnant à ce site, Freshkills. Recycler la terre (Éditions La Contre Allée, 2019), où elle raconte comment cette décharge est en train d’être reconvertie en un parc. Cela rappelle la Forêt du Grand Paris, qui est en cours de création sur la plaine de Pierrelaye, zone rendue inhabitable parce que les eaux usées de la capitale parisienne s’y sont longtemps déversées. Dans les deux cas, il s’agit d’assainir un site, mais aussi de modifier le regard que les habitants portent sur lui. Vous voyez que nous sommes là devant une problématique de soin, face à un monde qui a subi des déprédations et que nous allons devoir aborder dorénavant selon une logique de réparation.

 

L’agence Scau (« Search and Create Alternative Uses ») a été créée en 1971 par un collectif d’architectes. On lui doit la rénovation de l’aile Richelieu du musée du Louvre, du Stade de France, du stade Orange Vélodrome à Marseille et de l’hôpital Hôtel-Dieu de Paris, mais aussi de nombreuses réalisations dans le domaine de l’enseignement, de la santé, du sport, en France comme à l’étranger. Scau a la particularité de pousser très loin la réflexion conceptuelle sur les projets et de dialoguer régulièrement avec des intellectuels, si bien que, dans le hors-série de L’Architecture aujourd’hui qui lui est consacré, de nombreux philosophes ont apporté leur contribution, parmi lesquels Cynthia Fleury, Joëlle Zask ou Bruce Bégout.

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