Le chant des signes

Viber, l’essence de la téléphonie

publié le 3 min

Viber n’est pas le rhume de cerveau d’un serpent, mais une petite application toute mauve, qu’on télécharge un beau jour sans savoir que la vie promet d’en être changée.

Quand on téléphone avec Viber, la voix de l’interlocutrice, comme un diamant jusque-là dépoli, comme un clocher dont les flèches donnent, au crépuscule naissant, l’illusion d’être peintes sur le ciel qu’elles découpent, se détache et scintille, aussitôt claire et distincte, sur le fond céruléen du silence. On appelle, et elle est là. Chez elle. Chez elle comme chez moi. À l’autre bout du monde, mais là, entre les osselets. Reste la voix (le téléphone a disparu) comme un grain de métal, un timbre sans enveloppe : le cristallin de l’oreille. « Nous sommes alors, dit Proust, comme le personnage du conte à qui une magicienne, sur le souhait qu’il en exprime, fait apparaître dans une clarté surnaturelle sa grand’mère ou sa fiancée, en train de feuilleter un livre, de verser des larmes, de cueillir des fleurs, tout près du spectateur et pourtant très loin, à l’endroit même où elle se trouve réellement. » Viber, c’est le temps retrouvé.

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