L’état d’urgence ou la difficulté de nommer l’ennemi
Dès le lendemain des attentats du 13 novembre 2015, François Hollande décrétait l’état d’urgence. Si celui-ci est encadré juridiquement, il est difficile à penser philosophiquement : est-ce, comme le croyait Carl Schmitt, le moment où l’on touche à l’essence même du politique ?
Le débat sur la déchéance de nationalité a quelque chose d’absurde. Comment la classe politique et les médias français ont-ils pu dépenser autant d’énergie à discuter d’une mesure qui, si elle était inscrite dans la Constitution, n’aurait aucune efficacité pour lutter contre le terrorisme ? Seuls deux des auteurs des attentats du 13 novembre 2015, Ismaïl Mostefaï, Franco-Algérien, et Bilal Hadfi, Franco-Belge, auraient pu être concernés par une telle mesure. En outre, la déchéance de nationalité ne pourra être proclamée qu’à l’issue d’un procès. Étant donné que la France ne saurait créer des apatrides – elle est signataire de la convention de New York de 1961 –, l’autre pays concerné pourrait décider de déchoir de son autre nationalité le suspect dès son inculpation, afin de ne pas avoir à accueillir un djihadiste. Enfin, ce n’est pas parce qu’une personne n’a plus de papiers qu’elle ne peut plus préparer un attentat. Alors, pourquoi tant de déclarations, de passions, autour d’une mesure qui ne frapperait qu’à la marge les réseaux de recrutement djihadistes (estimés à trois mille personnes) et ne réglerait pas la question des Français partis se battre en Syrie (soit mille cinq cents personnes) ?
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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