Le Clocher de Tübingen. Œuvre-vie de Hölderlin
Une recension de Octave Larmagnac-Matheron, publié leÉtrange biographie que Le Clocher de Tübingen : que les inconditionnels des chronologies linéaires passent leur chemin, car toute cette odyssée plus christique que païenne gravite autour de l’année 1807, durant laquelle le poète Friedrich Hölderlin se retire dans une petite tour où il finira sa vie après quatre décennies de solitude. Dans ce tournant, les commentateurs décèlent presque toujours les traces de la folie – prétendue démence d’un homme foudroyé par le divin, possédé par Zeus, Apollon et autres Olympiens. La réalité est tout autre selon Benoît Chantre. Hölderlin n’est pas un néopaïen. Pour le poète, le destin des « Hespériques » – des Européens – et celui des Grecs suivent des chemins opposés. Les Hellènes vivaient au milieu des dieux, exposés à la puissance sacrée de la nature ; mais leur civilisation s’est épuisée à mesure qu’ils ont conquis la « sobriété junonienne », la capacité d’abstraction. L’histoire conduit l’Europe en sens inverse, de la paisible clarté de la raison vers le « feu du ciel » qui embrase le continent au mitan du XIXe siècle : révolutions, héroïsation de Napoléon, naissance du romantisme, etc., Hölderlin est le témoin de cet enthousiasme – possession par un dieu, littéralement – inédit qui menace de consumer le Vieux Monde. Le divin semble à nouveau tout proche, trop proche. De ces destins parallèles, il tire une conviction : le poète doit tenir le milieu entre les deux extrêmes et endurer l’absence des dieux en guise de présence. Il n’est pas fou : il formule un avertissement que l’Europe est, à ce moment, incapable d’entendre. Le choix de la retraite apparaît dès lors inévitable.
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