Ciné-mal
Comment justifier l’existence du mal ? Telle est la question qui hante “Malmkrog”, film aussi beau qu'exigeant, du réalisateur roumain Cristi Puiu.
Les trois heures vingt de Malmkrog peuvent faire hésiter. Pourtant, ce film laisse une impression persistante. Le cinéaste roumain Cristi Puiu le présente comme une adaptation des Trois Entretiens sur la guerre, la morale et la religion de Vladimir Soloviev (1853-1900). Ce poète et philosophe russe fut l’ami de Dostoïevski et sans doute une source d’inspiration pour le personnage d’Aliocha, dans Les Frères Karamazov. Comme lui, Soloviev affronte la question qui hante la philosophie : comment justifier l’existence du mal ? Peut-on croire en un Dieu qui laisse des adultes torturer des enfants ? Adolescent athée, matérialiste repenti, Soloviev revient à la foi et invoque le Christ rédempteur comme réponse à « l’abîme du mal ». Cristi Puiu ne conclut pas, lui, préférant la mise en scène d’un dialogue théâtral, joué principalement en français, caractérisé par une unité de temps, de lieu et d’action. Dans un manoir isolé en Transylvanie, cerné par la neige et un monde au bord de l’effondrement, trois femmes et deux hommes incarnent chacun une position, de la plus orthodoxe à la plus séculière. Divisé en six actes, le film ne concède rien au divertissement ni à l’action. Il guide en revanche notre attention sur des détails de l’environnement, notamment sur les serviteurs. Des plans inopinés rompent alors brusquement avec l’urbanité de l’intarissable échange. Dans les marges, le cinéaste fait ainsi surgir la violence non comme l’expression d’une faute morale mais comme un climat social, dont les échos parviennent à table. Par contraste, le huis clos aristocratique de la controverse prend une tonalité satirique. C’est que, comme le dit l’une des convives, « la philosophie, l’intelligence attrapent le tournis ».
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