Aller au contenu principal
Menu du compte de l'utilisateur
    S’abonner Boutique Newsletters Se connecter
Navigation principale
  • Le fil
  • Archives
  • En kiosque
  • Dossiers
  • Philosophes
  • Lexique
  • Citations
  • EXPRESSO
  • Agenda
  • Masterclass
  • Bac philo
 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
rechercher
Rechercher

© Bastien Nvs/Unsplash

Vie quotidienne

Le vélo nous rend-il (vraiment) plus doux ?

Apolline Guillot publié le 27 février 2023 7 min

À l’occasion de ses vœux, la maire de Paris Anne Hidalgo annonce la création d’un « code de la rue parisien » pour améliorer la cohabitation des différents usagers de la route dans la capitale. De quoi nous rappeler que les « mobilités douces » n’adoucissent pas forcément les mœurs…


 

Une révolution est à l’œuvre dans les grandes villes. Nous entrons dans une période de déséquilibre en faveur des cyclistes, après une parenthèse durant laquelle le paysage urbain a été façonné par et pour les automobilistes, affirme Alexis Frémeaux, président de l’association « Mieux se déplacer à bicyclette » (MDB). Cette parenthèse a débuté dans les années 1930, lorsque la voiture passe du statut de loisir sportif à celui de moyen de transport de masse, et culminé dans les années 1970. Selon l’historien Peter Norton, spécialisé dans l’histoire des mobilités urbaines, jusqu’à l’arrivée des voitures, la rue était considérée comme « un espace public, ouvert à quiconque ne mettait pas en danger ou ne gênait pas les autres usagers ». Ainsi, avant l’apparition des automobiles, les rues accueillaient avec succès des modes de transport très différents, notamment les piétons, les chevaux et, plus tard, les tramways. Ces trois modes n’ont en apparence rien à voir. Pourtant ils cohabitaient, en partie parce qu’ils se déplaçaient à peu près à la même vitesse. Les automobiles, elles, ont été conçues pour la vitesse. Conduire suffisamment lentement pour rester compatible avec les rues à usages multiples revient à nier l’objectif même de l’achat d’un véhicule. Ainsi, « les attributs essentiels de l’automobile (vitesse, agilité) la mettent en contradiction avec ce qui est perçu à l’époque comme l’utilisation légitime de la rue ». Pour faire bouger ces perceptions, les automobilistes ont entrepris un travail sur les représentations communes. « Avant que la rue de la ville puisse être physiquement reconstruite pour accueillir des véhicules à moteur, ajoute Norton, elle devait d’abord être socialement reconstruite comme une voie de circulation automobile. » Notamment par la redéfinition d’une occupation légitime et illégitime de la chaussée. Norton étudie l’émergence du terme de « jaywalker », qu’on pourrait traduire par « piéton voyou », pour qualifier les piétons qui se trouvent sur la route. Progressivement, la rue devient un lieu de transit rapide et dangereux : on cesse d’y voir traîner des enfants et des commerçants à la sauvette. Bientôt, ce ne sont plus les automobiles qui doivent ralentir ou s’adapter aux différentes temporalités coexistantes sur la route, mais les autres usagers, qui ont un devoir de vigilance constante.

À lire aussi : Une petite histoire du trottoir (et de son importance)
Expresso : les parcours interactifs
Épicure et le bonheur
Pourquoi avons-nous tant de mal à être heureux ? Parce que nous ne suivons pas le chemin adéquat pour atteindre le bonheur, nous explique Épicure, qui propose sa propre voie. 
Découvrir Tous les Expresso
Sur le même sujet
Article
3 min
La voiture, un objet éthique
Catherine Portevin 04 mars 2021

Contre le rêve des véhicules sans chauffeur et l’automatisation généralisée, le philosophe-mécanicien Matthew Crawford plaide dans son dernier…

La voiture, un objet éthique

Article
4 min
Olivier Haralambon : “Le cyclisme a historiquement été un sport catholique mais il est en passe de devenir un sport protestant”
Nicolas Gastineau 02 juillet 2021

Passionné de cyclisme, Olivier Haralambon était jusqu’à ses 29 ans un « amateur élite », soit un coureur semi-professionnel. Il a…

Olivier Haralambon : “Le cyclisme a historiquement été un sport catholique mais il est en passe de devenir un sport protestant”

Dialogue
10 min
Pascal Chabot, Matthew Crawford. Le travail à portée de main
Philippe Nassif 24 octobre 2013

L’un a décrypté le phénomène du burn-out, l’autre veut réhabiliter la figure de l’artisan. Pascal Chabot et Matthew Crawford se retroussent les…

Pascal Chabot, Matthew Crawford. Le travail à portée de main

Le fil
1 min
“Prendre la route. Une philosophie de la conduite”, de Matthew Crawford
Catherine Portevin 04 mars 2021

Voilà un livre qui en parle vraiment, des bagnoles, des tacots, des moteurs, des pistons, des vilebrequins, des niveaux d’huile, des dérapages, des virages…

“Prendre la route. Une philosophie de la conduite”, de Matthew Crawford

Article
5 min
Chris Younès : “La ville est un organisme vivant”
Octave Larmagnac-Matheron 25 janvier 2021

Alors que sous l’égide d’Anne Hidalgo, l’actuelle équipe de la mairie de Paris cherche à transformer durablement la capitale, par de grands…

Chris Younès : “La ville est un organisme vivant”

Article
4 min
C’est quoi, une belle ville ?
Octave Larmagnac-Matheron 27 janvier 2022

Critiquée pour sa gestion de l’urbanisme, la ville de Paris va se doter d’un « manifeste pour la beauté ». Mais peut-on vraiment se…

C’est quoi, une belle ville ?

Article
5 min
Moteur de recherche
29 août 2012

Promis à une carrière universitaire, Matthew B. Crawford a préféré le métier de mécanicien. Dans son livre, best-seller aux États-Unis, il dénonce l’aliénation d’un travail intellectuel sans qualité. Et vante l’intégrité et l…


Article
6 min
Guillaume Martin : “Dans le sport, on peut déployer une violence qui ne s’exprimera pas ailleurs”
Caroline Pernes 29 juillet 2022

Cycliste professionnel arrivé 8e du tour de France 2021, Guillaume Martin est aussi passionné de philosophie, comme il l’a prouvé avec son…

Guillaume Martin : “Dans le sport, on peut déployer une violence qui ne s’exprimera pas ailleurs”

À Lire aussi
Dans la peau d’un livreur à vélo
Dans la peau d’un livreur à vélo
Par Pierre Terraz
juin 2021
Matthias Debureaux : “Les philosophes n’ont pas vraiment recherché des villages agréables et pittoresques, à l’exception d’Albert Camus !”
Matthias Debureaux : “Les philosophes n’ont pas vraiment recherché des villages agréables et pittoresques, à l’exception d’Albert Camus !”
Par Alexandre Lacroix
mars 2022
Zizanie dans le métro
Zizanie dans le métro
Par Michel Eltchaninoff
juin 2021
  1. Accueil-Le Fil
  2. Articles
  3. Le vélo nous rend-il (vraiment) plus doux ?
Philosophie magazine n°178 - mars 2024
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Avril 2024 Philosophe magazine 178
Lire en ligne
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Réseaux sociaux
  • Facebook
  • Instagram
  • Instagram bac philo
  • Linkedin
  • Twitter
Liens utiles
  • À propos
  • Contact
  • Éditions
  • Publicité
  • L’agenda
  • Crédits
  • CGU/CGV
  • Mentions légales
  • Confidentialité
  • Questions fréquentes, FAQ
À lire
Bernard Friot : “Devoir attendre 60 ans pour être libre, c’est dramatique”
Fonds marins : un monde océanique menacé par les logiques terrestres ?
“L’enfer, c’est les autres” : la citation de Sartre commentée
Magazine
  • Tous les articles
  • Articles du fil
  • Bac philo
  • Entretiens
  • Dialogues
  • Contributeurs
  • Livres
  • 10 livres pour...
  • Journalistes
  • Votre avis nous intéresse