Peut-on (vraiment) consentir à un inceste ?

Après les révélations de Camille Kouchner à propos de l’inceste commis par Olivier Duhamel sur son frère jumeau dans La Familia grande, une nouvelle affaire éclate au grand jour. La fille aînée de Richard Berry, Coline Berry-Rotjman, a porté plainte en janvier pour des faits de « viols ou d’agressions sexuelles incestueux » et de « corruption de mineure ». Elle l’accuse notamment de l’avoir embrassée avec la langue quand elle avait 4 ans et de l’avoir contrainte à des jeux sexuels quelques années plus tard. L’acteur dément ces accusations.

Le mouvement de libération de la parole qui a lieu depuis quelques semaines, porté par le hashtag #MeTooInceste, fait entrer notre société dans une nouvelle ère. Il semble loin le temps où des intellectuels comme Foucault, Barthes ou Beauvoir défendaient « l’aventure pédophilique » et la supposée liberté sexuelle des enfants dans une tribune. En réaction à l’affaire Duhamel, l’écrivaine Christine Angot, elle-même victime d’inceste dans son enfance, a mis en cause l’hypothèse, émise par certains aujourd’hui, d’un inceste qui serait « heureux » ou « consenti ».

L’association des termes « inceste » et « consentement » pose en effet question. Cette expression n’est-elle pas un oxymore ? Toute relation incestueuse n’est-elle pas, en soi, déjà une violence ? Comment faire la part des choses entre désir et emprise ? Voici ce que l’histoire, les témoignages, la psychanalyse ainsi que l’évolution des textes de loi nous enseignent à ce sujet.