Pourquoi l’existence de l’Ukraine est un affront pour la Russie
[Article initialement paru le 8 décembre 2021] Alors que les troupes russes sont massées aux frontières ukrainiennes, la discussion entre les présidents américain et russe, présentée par le Kremlin comme « franche et pragmatique », a montré que l’existence même d’une Ukraine indépendante et démocratique était insupportable pour Moscou. Explications.
Pourquoi la Russie regroupe-t-elle à nouveau des troupes aux frontières de l’Ukraine ? Plus de 100 000 soldats, des avions, des blindés, des navires et des sous-marins de guerre patrouillant en mer Noire, semblent en attente… de quoi ? Les services secrets américains, d’après le magazine allemand Bild, auraient intercepté des plans de possibles attaques de l’Ukraine par la Russie. Même si l’invasion de l’Ukraine n’est qu’une option parmi d’autres sur le bureau de Vladimir Poutine, les concentrations de troupes et la rhétorique des médias publics russes, violemment anti-ukrainienne, font craindre une agression dans un avenir proche.
Quelle agression contre l’Ukraine ?
Les modalités d’une attaque russe sont diverses. S’agira-t-il, comme nous le prédisait récemment le politologue russe Alexandre Morozov, d’une simple démonstration de force, comme par exemple une incursion de l’armée en territoire ukrainien avant un retrait rapide ? D’une occupation de nouvelles zones du Donbass sous contrôle de Kiev ? D’une réactivation, comme le suppose l’historienne Galia Ackerman, directrice de la rédaction de la lettre d’information Desk Russie, du plan Novorossia, visant à occuper toute la partie méridionale de l’Ukraine, notamment la grande ville d’Odessa – que le Kremlin considère comme une partie historique de la Russie au même titre que la Crimée ? Ou encore d’une occupation temporaire de Kiev, la capitale, qui n’est guère qu’à une heure de route de la frontière septentrionale avec la Russie et le Bélarus, nouvel obligé de Poutine ? En 2014, l’idéologue d’extrême droite Alexandre Douguine nous confiait les propos suivants : « Poutine s’emparera de la partie de l’Ukraine qui se trouve sur la rive droite du Dniepr. Quant à l’Ukraine occidentale, qui garderait Kiev comme capitale, elle ne pourra jamais incarner un État et deviendra une zone folklorique de l’identité ukrainienne », mais sans existence politique.
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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