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© Grégoire Alexandre pour PM

Quelle différence y a-t-il entre une partie de jambes en l’air et un match de tennis ?

Jean-Cassien Billier publié le 25 septembre 2012 6 min

Pour certains philosophes américains, la sexualité est une activité comme les autres. Trois courants, pour lesquels le consentement est une condition nécessaire, s’interrogent de façon dépassionnée sur les critères de moralité du rapport sexuel.

Dans Match Point, de Woody Allen (2005), les protagonistes passent insensiblement du court de tennis aux ébats amoureux. Et s’il n’y avait aucune différence fondamentale entre ces deux activités à deux (ou plus) aussi excitantes qu’épuisantes ? Le simple fait de se poser la question peut paraître saugrenu, voire scandaleux. Notre héritage religieux et quelques décennies de travaux psychanalytiques ne nous ont-ils pas assuré que la sexualité était une activité à part, qu’il fallait toujours aborder avec une vive conscience de son statut exceptionnel ? Certains philosophes contemporains contestent pourtant cette idée séculaire. Pour eux, l’activité sexuelle ne diffère pas assez des autres activités humaines pour justifier qu’elle soit traitée de façon foncièrement distincte.

Cette thèse, qui peut paraître étonnante, porte le germe d’une révolution possible dans l’appréhension de la sexualité par la philosophie morale. Il s’agit de comprendre, sans tomber dans une permissivité simpliste, ce que nous pourrions gagner au plan moral en renonçant au « statut d’exception » de la sexualité.

En ce sens, il faut commencer par admettre la banalité (à ne pas confondre avec la banalisation) de l’activité sexuelle. Il est, en effet, des intermèdes sexuels très plats dans nos existences, qui laissent fort peu de souvenirs précis et semblent n’avoir que peu engagé nos états mentaux, alors qu’il existe des parties de tennis grisantes et intenses qui laissent des traces durables dans nos esprits et nos corps. Assez paradoxalement, personne ne semble accepter d’officialiser ce constat. Pourquoi ? Parce que l’idée est bien ancrée que plane sur la sexualité une double menace : pour autrui, qui peut être toujours réifié par notre débordante soif sexuelle ; pour notre propre personne, qui semble pouvoir se diluer dans un océan de pulsions mettant à mal notre contrôle conscient. Mais tout acte sexuel nous fait-il forcément frôler on ne sait quelle catastrophe morale ? Le risque d’une telle survalorisation intimidante de la sexualité est de nous détourner de questions plus immédiates, et peut-être plus cruciales, portant sur l’évaluation de ce que l’on doit éviter (nuire à autrui) et éventuellement rechercher (donner les meilleures chances possibles à autrui de se découvrir et, pour commencer, de se sentir respecté).

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