Un athéisme radical
Anonyme, “Le Planteur d’homme”, vers 1790
« Pour Sade, il n’y a pas d’idée sans corps. C’est pourquoi, cherchant le ressort des passions, en quête des mécanismes du désir, il n’hésite pas à mettre la philosophie dans le boudoir, alors que même les mieux intentionnés s’efforcent, au contraire, de mettre le boudoir dans la philosophie pour en faire une dépendance de leur système. Par son athéisme définitif – “l’idée [de Dieu] est, je l’avoue, le seul tort que je ne puisse pardonner à l’homme” –, Sade commence en fait là où les autres s’arrêtent, ne pouvant supporter l’idée d’une transcendance quelle qu’elle soit, Nation, Homme, Nature… Et cela vaut pour ses exégètes qui ont tous voulu le rattacher, sans y paraître, à une forme de principe supérieur : par exemple, l’impossible pour Bataille ou l’indicible pour Blanchot, le texte pour les autres. J’ai montré dans l’introduction aux œuvres complètes éditées par Jean-Jacques Pauvert comment, sous couvert de “dédiabolisation”, on cherchait à relativiser son absolue liberté en se proposant d’en donner une interprétation textuelle, psychanalytique, mystique… Or Sade n’est réductible à rien de cela, c’est son génie. Il sape nos certitudes et démolit tous les présupposés religieux, moraux… sous lesquels nous nous abritons.
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