André Comte-Sponville. « Une expérience éthique »

Michel Eltchaninoff publié le 3 min

Pourquoi est-il si difficile de s’accorder sur le charme d’une personne ? Parce qu’il s’agit d’un jugement lié au désir propre de chacun, démontre Spinoza. Explications d’André Comte-Sponville.

 

Philosophie magazine : Si, comme l’écrit Spinoza, « les choses en elles-mêmes ne sont ni belles ni laides », si notre imagination ou nos affects nous font trouver une chose belle, la notion de beauté a-t-elle encore un sens ?

 

André Comte-Sponville : Bien sûr que oui ! Ce que montre Spinoza – mais Épicure et Nietzsche seraient d’accord – c’est qu’il n’y a pas de beauté en soi, pas de beauté absolue : que toute beauté est relative à un certain dispositif sensoriel et affectif, à une certaine culture, à un certain goût, bref qu’il n’y a de beauté que pour un sujet. Mais la subjectivité, cela existe bien ! Le corps, la culture et l’imagination font partie du réel ; donc la beauté aussi, qui en naît. Les laids l’expérimentent chaque jour : leur laideur, même subjectivement perçue, est un handicap objectif.

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