L’astrologie : un art de figer les caractères
La passion pour l’astrologie ne se dément pas, malgré l’absence de fondements scientifiques de ce type de « science ». Mais pourquoi ça marche ? Parce que, nous dit le moraliste du XVIIe siècle Jean de La Bruyère, l’horoscope révèle notre intérêt pour les caractères – le nôtre et celui d’autrui. Explications.
« Un caractère bien fade est celui de n’en avoir aucun », écrit La Bruyère. Le moraliste l’avait déjà remarqué : rien de pire que de ne pas avoir de personnalité. L’astrologie remédie à cette crainte d’être une coquille vide grâce au « thème astral » offrant à chacun – pour peu qu’il soit né – un portrait détaillé de son caractère, à découvrir en un coup d’œil sur les sites dédiés. Ce panorama des grands types de personnalité, divisés en douze signes astrologiques, fait écho au travail du moraliste, qui a lui aussi recensé les différents tempéraments dans son unique œuvre – celle de toute une vie : les Caractères (1688). La Bruyère permet ainsi de saisir les ressorts psychologiques de cette pratique éminemment controversée.
L’astrologie explique le caractère
On a toujours voulu comprendre le caractère de nos semblables. Pourquoi mon chef part-il au quart de tour ? Pourquoi mon fils se laisse-t-il tout le temps marcher sur les pieds ? Pour saisir les origines des différents types de tempéraments, il y a eu plusieurs méthodes. Dans ses Caractères, La Bruyère explique que certains avaient choisi de « rédui[re] les mœurs aux passions, et que l’on explique celles-ci par le mouvement du sang, par celui des fibres et des artères. » Cette réduction de la psychologie à la physiologie, inspirée de la théorie des humeurs, élaborée par Hippocrate au IVe siècle av. J.-C, a perduré jusqu’au XVIIIe siècle. À l’époque, on ne disait pas « mélancolique » comme un capricorne contrarié, mais « atrabilaire » comme un producteur de « bile noire ».
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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