Pendant que j’y pense/Octobre 2021
Ces deux-là sont mystérieusement connectés, deux cerveaux en symbiose avec le vivant : l’astrobiologiste Nathalie A. Cabrol et l’écrivain Richard Powers. Je me demande même si mon cerveau n’a pas capté quelques ondes symbiotiques pour que je lise la même semaine leurs deux livres. Dans Voyage aux frontières du vivant (Seuil, 480 p., 21,90 €), Cabrol retrace un époustouflant itinéraire personnel autant qu’une aventure de la connaissance. Elle se rêvait astronome et fut de ces enfants dits « différents », comme appelés vers un chemin indéchiffrable. Elle est aujourd’hui à la Nasa l’une des grandes spécialistes de la vie sur Mars… qu’elle a approchée par les milieux extrêmes terrestres, plongeant en apnée dans le cratère du volcan andin Licancabur à près de 6 000 mètres d’altitude. « Qu’est-ce que la vie ? », « Est-il possible de trouver sur Terre les conditions de la vie ailleurs ? » sont ses questions lancinantes. À certains égards, elle ressemble à Robin et à son père Théo, lui aussi astrobiologiste, les personnages de Richard Powers dans Sidérations (Actes Sud, 400 p., 23 €). Robin est lui aussi un enfant « différent » – il vient de perdre sa mère et est aspiré par des angoisses écologiques sur la disparition de la vie. Pour le calmer, Théo le fait voyager, planète par planète, dans toutes les formes de vie imaginables. Sidérations est un Petit Prince du réchauffement climatique. Powers cherche jusque dans des reprogrammations neurobiologiques les conditions d’une empathie universelle : « Qu’est-ce qui est plus grand, demande Robin à son père, l’espace du dedans ou celui de dehors ? » La conclusion de Nathalie A. Cabrol ressemble à l’intuition de Robin : « Si l’ensemble de la vie dans l’Univers est connecté par nature et communique à travers l’Univers, alors le signal de son existence est déjà tout autour de nous. » Reste à se reconnecter avec le monde !
Le vivant n’est pas la matière, qui peut être inanimée ou mécanisée (le vivant se distingue alors de l’inerte ou de l’artificiel), ni l’existence qui suppose la conscience : le vivant n’est pas le vécu. Le vivant, c’est l’ensemble des…
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