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©Richard Drury/Getty images

Exercice de rhétorique n°6/Le corrigé

Repérez la fragilité du lien de causalité thèse-argument

Stéphane Muras publié le 18 novembre 2021 3 min

1. Il faut mettre des rideaux aux fenêtres parce que les passants nous voient.

  • Même avec des rideaux, les passants nous verraient, quand on est sur le balcon, quand on est dans le jardin. Il faut s’y faire, c’est tout, se balader tout nus seulement dans les pièces qui ne donnent pas sur la rue.
  • Si les passants nous voient c’est parce qu’on vit au rez-de-chaussée, dans un quartier très passant. Le problème resterait entier même avec des rideaux, que de toute façon on ne pourrait pas laisser tout le temps fermés, ce serait trop glauque chez nous sans la lumière naturelle. Ce qu’il faut c’est déménager, trouver un appartement à un troisième, quatrième étage.
  • Il y a une politesse des passants, tu ne remarques pas ? Vu qu’on n’a pas de rideaux, oui, ils nous voient, mais ils détournent tout de suite le regard, parce qu’ils comprennent que quelque part, leurs yeux devraient être braqués ailleurs. Si on met des rideaux, on attisera chez certains passants une sorte de curiosité, et ils se mettront à regarder, à vouloir deviner au travers du rideau qui habite là, comment c’est meublé, voire s’il y a des trucs à voler. Cacher c’est donner envie de voir. Dès qu’il y aura un petit interstice, ou un jeu de transparence, là oui il y aura de vrais regards invasifs, bien plus gênants que les petits coups d’œil furtifs de maintenant.

 

2. Il faut que tu caches ces tatouages aux entretiens d’embauche parce qu’ils donnent de toi une image de psychopathe fasciné par la mort.

  • Aujourd’hui, tout le monde a des tatouages. Oui, bon, c’est vrai, ces crânes et ces corbeaux peuvent faire un peu peur aux enfants et aux vieilles dames, mais un adulte normal d’aujourd’hui n’est pas aussi sensible que tu penses. Si dans un premier temps, le DRH tique sur ce tatouage, sans aucun doute cette première mauvaise impression sera balayée par la qualité de mon CV et mon bagou. T’inquiète.
  • Quoi qu’il arrive, le boulot que je trouverai sera un boulot où je resterai collé à l’ordinateur. Normalement, j’aurai des contacts avec les boss seulement par mails. Je ne rencontrerai personnellement aucun client. Je ne pense pas que mon apparence en général puisse devenir un sujet de discussion. Que mes tatouages représentent ceci ou cela est complètement indifférent.
  • Mes tatouages expriment en effet une certaine fascination pour tout ce qui est sépulcral, gothique. J’en parle librement, avec tout le monde. Il y a une philosophie derrière, qui n’est pas une philosophie de destruction. Au moment de l’entretien d’embauche, je serai heureux d’expliquer qui je suis, montrer ma solidité spirituelle. Mes tatouages disent que je suis sûr de moi. Le DRH se dira : « S’il ne cache pas ses tatouages mortuaires, s’il en parle avec fierté, c’est qu’il a du caractère, qu’il est conscient que ses qualités professionnelles suffisent à passer outre les préjugés sur son apparence. » C’est comme un qui arriverait à l’entretien en survêtement, mais avec un CV béton. Le culot, ça impressionne.
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