France / Politique

Zones à défendre, une alternative à l’État ?

Charles Perragin publié le 3 min

Ni squats ni simples espaces de protestations, ces îlots autonomes qui fleurissent, de Notre-Dame-des-Landes à Sivens, incarnent un nouveau modèle de contestation.

Depuis quelques mois, le territoire français se crible de petites enclaves protestataires autogérées : les Zones à défendre (ZAD). Comme autant d’îlots insoumis, elles fleurissent à l’occasion d’une protestation contre un projet. De l’aéroport de Notre-Dames-des-Landes au Center Parcs de Roybon en passant par le barrage de Sivens, il y a un prétexte local au rassemblement des « zadistes ». Dernièrement, l’une de ces zones est apparue sur le lieu d’une future technopole, près d’Agen. Cependant, ces petits villages autonomes ne se réduisent pas à de simples manifestations contre une initiative publique ou privée. Ces communautés ad hoc sont porteuses d’une nouvelle forme d’insurrection ; elles opposent aux lieux abstraits du pouvoir – centralisés à Paris ou à Bruxelles – une puissance collective concrète ancrée dans un territoire. Or, pour comprendre les ZAD, il n’est pas inintéressant de relire l’essai du poète et théoricien de l’anarchie américain Hakim Bey, Zone autonome temporaire (TAZ, en anglais), publié en 1991 (trad. fr. 1997, Éditions de L’Éclat) et qui a inspiré plusieurs mouvements de protestation.

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