Fatalisme
Dérivé du latin fatum (« le destin »), le fatalisme est une doctrine qui estime que ni l’intelligence ni la volonté humaine ne peuvent modifier le cours des événements. Parce qu’il relève de la métaphysique et de l’inconditionnalité, le fatalisme ne doit pas être confondu avec le déterminisme (mot inventé par Claude Bernard), qui concerne la science et peut être modifié. Bien que connoté négativement, il ne doit pas être identifié au pessimisme, en ce que le destin subi peut être heureux – comme le croient les adeptes des horoscopes. Si le fatalisme est très présent en Orient et notamment dans le confucianisme, on peut distinguer, avec Leibniz – dont la théorie de l’harmonie préétablie par Dieu semblait impliquer que la liberté est pour lui impossible (ce qu’il conteste dans son Discours de métaphysique, 1686) –, trois sortes de fatalismes dans l’histoire de la pensée occidentale : le fatalisme stoïcien, qui procure la paix de l’âme par soumission à l’ordre nécessaire du monde (option qu’inaugure Chrysippe dans Du destin et que réaffirme Épictète lorsqu’il recommande, dans son Manuel : « Veuille que les choses arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux ») ; le fatalisme mahométan, qui impliquerait l’inutilité de l’effort (interprétation contestée par les philosophes musulmans mais que reprend ironiquement Diderot dans Jacques le fataliste et les matérialistes La Mettrie et d’Holbach) ; et enfin le fatalisme chrétien, qui repose sur la confiance en la bonté de la Providence divine. En esthétique, le fatalisme est le ressort du théâtre tragique car le héros y est broyé par son destin. Notons enfin que le fatalisme prend aujourd’hui la figure du catastrophisme dans les courants extrêmes de la pensée écologique, qui soutiennent qu’il est trop tard pour sauver l’humanité des désastres causés à la planète par l’industrialisation.
Philosophes
498 articles publiés depuis 2007 se référant à « Fatalisme »
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