Journal phénoménologique
Une recension de Frédéric Manzini, publié leVoici un livre précieux pour entrer de manière sensible dans la phénoménologie, fondée par Edmund Husserl au début du XXe siècle et développée en France après 1945 par Maurice Merleau-Ponty ou Paul Ricœur. Mais sait-on qu’il en a existé une version italienne à la même période ? La traduction de ce Journal phénoménologique donne un aperçu de l’École de Milan, dont Enzo Paci (1911-1976) est l’éminent représentant. Introducteur de Husserl en Italie, Paci, qui s’était lié avec Ricœur dans un camp de concentration, forge une pensée « relationniste », au carrefour de l’existentialisme et de la phénoménologie. Mais Paci « ne dogmatise pas [s]a perception en un discours abstrait » : c’est ce que montre ce journal rédigé entre 1956 et 1961, où les réflexions philosophiques s’entremêlent d’observations plus méditatives. À Bellaria, sur les bords de l’Adriatique, il note : « J’écris à la lueur de la lune, seul, face à la mer. Son rythme est le mien. Je ne le sens pas comme quelque chose qui se pose en face de moi ; et pourtant il est là, transcendant. » À Venise : « Ma chambre donne sur un canal : un bruit lointain de pas me fait ressentir le silence de manière encore plus vive (le silence “vécu”). » Ailleurs, c’est la musique qu’il écoute conformément à la « réduction » phénoménologique, c’est-à-dire en suspendant l’attitude naturelle qui consiste à croire que le monde existe indépendamment de la conscience. Et c’est fascinant de partager l’existence quotidienne d’un philosophe qui s’interroge avec humilité au contact des choses mêmes !
Bien qu’il ne soit guère connu en France, le philosophe italien Enzo Paci (1911-1976) est l’un des principaux représentants de la phénoménologie en Italie. Ce…
Un grand livre résumé en une phrase
Décrire de manière rigoureuse comment le monde apparaît à la conscience, dans l'espace et le temps: voici la promesse de la phénoménologie. Ce nouveau regard sur l'expérience vécue fait place aux expériences sensibles.
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