Reconnaître (enfin) les travailleurs de “deuxième ligne”
Se rappeler que notre pays a tenu grâce à « des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ». Pour tenir cette promesse du président de la République, faite le 13 avril dernier aux travailleurs de « deuxième ligne » – c’est-à-dire aux opérateurs de la logistique, de la propreté ou du commerce –, une mission vient d’être confiée à Christine Erhel, la directrice du Centre d’études de l’emploi et du travail, et à Sophie Moreau-Follenfant, la directrice générale adjointe en charge des ressources humaines de la société RTE. L’objectif : faire des recommandations sur les conditions de la reconnaissance de ces travailleurs invisibles.
L’enjeu pourrait être d’interroger l’utilité et surtout la reconnaissance de ces métiers du back office de la société de services. C’est là qu’intervient Platon sous la figure de l’essayiste anglais David Goodhart qui, dans son dernier livre La Tête, la main et le cœur (Les Arènes, 2020) interroge notre hiérarchie sociale pour la bousculer : les métiers « du cœur et de la main » (caissière ou livreur) sont-ils des « trappes professionnelles » dans lesquelles l’âme tombe à 25 ans ? Ou bien est-il possible de tenir compte de l’expérience et des savoir-faire relationnels de ces travailleurs ainsi que de leur « valeur ajoutée sociale » ? Et de leur accorder alors une aussi grande valeur qu’aux métiers de la tête ? C’est la conviction que défend ici le philosophe Denis Maillard.
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