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Ça va mieux en en parlant

“Blue Monday” : pourquoi avons-nous besoin de partager nos états d’âme ?

Clara Degiovanni publié le 17 janvier 2022 3 min

Aujourd’hui, c’est le « Blue Monday », soit le jour censé être le plus déprimant de l’année, qui tombe chaque année le 3e lundi du mois de janvier. Cette date controversée est le fruit de la campagne marketing d’une agence de voyage. Pourtant, on ne peut pas nier que la publicité a touché juste. Des nuits encore très longues, le froid, la fin des fêtes et des bonnes résolutions… Force est de constater qu’à cette période précise, les éléments convergent pour que nous ayons tous le moral dans les chaussettes. À ce titre, le Blue Monday (de l’anglais feel blue, « être déprimé ») a quelque chose d’étrangement rassurant. 

Selon Adam Smith, savoir que d’autres ont le cafard pile en même temps que nous fait échos à un désir profond, un peu inavouable : celui d’aimer partager notre malheur avec nos semblables.

 

Partager ses peines permet de les diviser 

On a tous vécu ce petit dialogue : on commence par dire à notre ami ou à notre collègue que l’on ne va pas bien. Ni une ni deux, celui-ci répond qu’il partage ce sentiment et qu’il trouve cette époque de l’année détestable ! Soudain, on éprouve un étrange soulagement. Ce n’est pas nous qui sommes déprimés, « c’est la période » qui est pourrie : tout le monde ressent donc peut-être notre cafard. Pour le philosophe écossais Adam Smith (1723-1790), dans ce genre de situation, on doit prendre l’expression « partager ses peines » au sens littéral. En effet, lorsqu’on se confie à un ami sur un tourment commun, on divise en quelque sorte le malheur par deux. Dès lors, nous dit l’auteur de la Théorie des sentiments moraux (1759), « on enlève aux malheureux une partie de leurs maux » et « le poids de ce qu’ils sentent se trouve allégé ». Plus on est de grincheux… plus on a de chance d’aller mieux. 

 

On préfère partager son malheur que son bonheur 

Avoir le bourdon nous rend bavard. « Nous sommes toujours plus pressés de confier à nos amis nos sentiments pénibles que nos sentiments heureux », poursuit Adam Smith. Si nous avons besoin des autres pour nous épancher, c’est parce que notre malheur « sollicite les douces et tendres consolations de la sympathies ». Au contraire, le bonheur est silencieux, car « l’amour et la joie satisfont le cœur sans aucun appui étranger ». En d’autres termes, le bonheur est un « plein » autonome, tandis que la tristesse est un manque à combler, qui nous rend dépendant les uns des autres. Là où parler de nos malheurs est un besoin, raconter nos joies est une option… dont on se méfie pour éviter les jalousies. Pour vivre heureux, vivons cachés, pour soigner nos malheurs, exprimons-les ! 

 

Nous sommes des êtres de compassions 

Il nous est naturel de compatir avec autrui… et nous sommes même assez doués pour cela. C’est d’ailleurs ce que l’étymologie du terme « compassion », issu du latin « patior » qui signifie « souffrir » laisse deviner. Quand nous compatissons avec quelqu’un, nous sommes littéralement unis avec lui dans la douleur. Adam Smith reconnaît que ce n’est pas toujours facile mais que « le plaisir que nous trouvons à soulager les peines d’un cœur malheureux, compense l’impression douloureuse des maux qu’il nous a laissé voir ». Partager ses malheurs, montrer ses fragilités est à ce titre un authentique moment de communication qui peut donner lieu au plaisir de s’être mutuellement consolé. Bref, râler tous en cœur redonne du baume au cœur.

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