Souveraineté
Pour expliquer cette notion, les philosophes resteront-ils maîtres d’eux-mêmes ?
Aristote (384-322 av. J.-C.)
Dans sa quête du bon gouvernement, Aristote préfère que le pouvoir revienne à la « multitude », « plus difficile à corrompre », plutôt qu’à un seul homme, dont « l’âme peut être corrompue ». Garanti par la loi, le pouvoir souverain du peuple est donc un garde-fou contre la tyrannie… mais pas contre la démagogie.
Jean Bodin (1530-1596)
Jean Bodin pense la souveraineté politique comme « puissance absolue et perpétuelle d’une République ». Perpétuelle, parce que l’État est intemporel ; absolue, parce que le pouvoir du souverain est sans limite : il peut édicter et défaire les lois. Le pouvoir du Prince a néanmoins une limite : la loi de Dieu.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
Pour Rousseau, l’individu-citoyen est doté d’une fraction inaliénable de la souveraineté du corps politique. Le gouvernement qu’il élit a un mandat impératif et peut être révoqué si le peuple s’estime trahi. Parce que la loi exprime la volonté générale, celle-ci est la norme suprême.
John Stuart Mill (1806-1873)
« Sur lui-même, sur son propre corps et son propre esprit, l’individu est souverain. » La souveraineté sur soi contre la tyrannie de la multitude est le fondement de toute organisation politique et la garantie de nos libertés, d’après Mill. Si la société peut contraindre l’individu, c’est seulement pour l’empêcher de nuire à autrui.
Michel Foucault (1926-1984)
Foucault montre comment le « vieux droit de souveraineté » de l’État – un droit de vie et de mort sur ses citoyens – devient à partir du XVIIIe siècle un pouvoir plus insidieux de gestion de la vie, ce qu’il appelle le « biopouvoir ». Ce dernier s’applique non plus sur des sujets juridiques mais sur les corps.
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