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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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Des militants posent avec le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger (centre) lors d'une marche des travailleurs essentiels, à Paris le 3 février 2022. ©Thomas Coex / AFP

Revue de presse

Quelle stratégie pour la gauche ?

Octave Larmagnac-Matheron publié le 18 février 2022 4 min

Philomag vous propose chaque semaine une sélection d’articles parus dans la presse française et étrangère, rassemblés autour d’une thématique commune. Des articles qui nous ont surpris, questionné, dérangé. L’occasion de découvrir de nouveaux points de vue sur le monde et les événements qui font l’actualité.

Cette semaine, une question : si, comme le montre le dossier de notre nouveau numéro paru hier, « la droite s’est emparée des esprits », quelle stratégie doit adopter la gauche pour se remettre en selle ? Comment peut-elle surmonter ses divisions qui s’étalent au grand jour à la faveur d’une campagne présidentielle cristallisant les clivages et lignes de fracture ?

 

Pierre Rimbert : les classes populaires sont surtout féminines

« Le succès électoral du bloc bourgeois de M. Macron en 2017 et le maintien de l’extrême droite à des niveaux exceptionnellement élevés ont paru conforter la représentation, dominante dans le champ politique et les médias, de classes populaires obsédées par l’immigration et hostiles au progrès. » Ces représentations essaiment jusqu’à gauche. Elles sont pourtant profondément erronées, souligne Pierre Rimbert dans Le Monde diplomatique. Il est urgent, pour le sociologue, de prendre conscience des transformations profondes des classes populaires : « Depuis un quart de siècle déjà, les classes populaires sont majoritairement féminines. Le vieillissement de la population et la transformation des activités domestiques en emplois à domicile ont fait gonfler les rangs des assistantes maternelles, gardes d’enfants, femmes de ménage, aides aux personnes âgées et handicapées, mais également les effectifs de la “main gauche de l’État” qu’animent les aides-soignantes, les auxiliaires de puériculture, les agents de services hospitaliers, les aides médico-psychologiques » – professions majoritairement féminines, auxquelles on peut ajouter les « professions intermédiaires de la santé et du travail social (infirmières, assistantes sociales…) ». Ce sont ces « travailleuses des services essentiels […] qui forment la colonne vertébrale de la société », comme la révélé la crise sanitaire. Une colonne vertébrale qui « échapp[e] en partie aux clivages identitaires, tant les personnes d’origine immigrée y contribuent massivement ». Et Rimbert d’appeler à l’avènement d’une gauche fondée sur « la coalition de l’auxiliaire de vie, de l’infirmière et de leurs conjoints, ouvriers de la logistique ou techniciens ».

 

Renaud Bécot : faire entendre un environnementalisme ouvrier

« L’écologie et le monde ouvrier sont encore souvent vus comme irréconciliables. » Raison pour laquelle la question environnementale est souvent présentée comme très éloignée des préoccupations réelles des classes populaires. La réalité est plus complexe, analyse l’historien Renaud Bécot dans un entretien accordé à Ballast. Il revient sur l’histoire d’un « environnementaliste ouvrier », en grande partie syndical, né dans les années 1960-1970 – en particulier dans les branches de la chimie et de la pétrochimie : « Des militants syndicaux s’intéressent à partir de cette époque aux enjeux environnementaux, soit par le prisme des luttes contre les pollutions industrielles, soit par celui d’une protection d’espaces dits naturels pour permettre un accès des classes populaires à ces espaces. […] Les syndicalistes […] inscrivent leur réflexion dans les enjeux de classe, notamment ceux liés à la santé des classes populaires – exposition aux pollutions industrielles dans l’espace de travail et en dehors, accès à des ressources ou des territoires dont ils ne peuvent avoir usage. »

 

Bruno Bernardi : se désintoxiquer de l’Etat-nation

Pourquoi la gauche est-elle si « désorientée » aujourd’hui ? Parce qu’elle s’est construite avec, pour boussole, l’action de l’État, dont le statut est plus que jamais remis en question, explique le philosophe Bruno Bernardi dans Esprit. « Évoquer la nécessité d’un changement de paradigme politique ne signifie pas que les fonctions de l’État sont obsolètes, ni qu’il n’y a plus de communauté concrète répondant à l’idée de nation, mais – cela est bien différent – que nous avons besoin d’une compréhension nouvelle du politique dont l’État-nation ne peut plus être le centre de gravité. […] Pour surmonter cette crise, la gauche devra, pour ainsi dire, se désintoxiquer de sa dépendance à l’État. […] En s’identifiant avec la forme de l’État-nation, la gauche a successivement choisi la représentation plutôt que la participation, la législation plutôt que l’association. Participation et association sont les deux points aveugles du gouvernement représentatif », qui pourraient constituer des axes importants de renouvellement de la gauche.

 

Denis Collin : démystifier la révolution

L’horizon de la « révolution prolétarienne » est profondément ancré dans l’imaginaire de la gauche radicale. Il s’agit pourtant d’une fiction, qui a fait plus de mal que de bien, souligne le philosophe Denis Collin dans La Sociale. « La classe ouvrière, j’entends par là la classe des travailleurs salariés, y compris une bonne partie des techniciens et des encadrants, auxquels il faudrait ajouter les uberisés, est largement majoritaire un peu partout. Mais elle n’est pas une classe révolutionnaire. » La révolution est ailleurs : « La classe révolutionnaire par excellence n’est pas la classe ouvrière, mais la classe capitaliste », qui, avec la complicité d’une petite-bourgeoisie intellectuelle qui se dit de gauche, « broie l’humanité humaine pour préparer une posthumanité, une humanité qui sera débarrassée de l’humanité des hommes ». Les classes populaires n’ont rien à voir avec ce grand chambardement : les « gens ordinaires » veulent « seulement conserver et améliorer ce qu’ils ont. Ils ne rêvent pas d’être “dictateurs”, même prolétariens ! Ce qu’ils demandent, c’est une vie décente. Un travail reconnu et convenablement rémunéré, un logement assez confortable, la sécurité de leurs perspectives de vie, d’être garantis contre les aléas de la santé, de pouvoir élever leurs enfants et de ne pas être réduits à la misère dans leur vieillesse. Vie décente et dignité. » Tel devrait être l’horizon de la gauche, conclut Collin.

 

En complément

On apprenait, il y a peu, la parution prochaine d’un livre d’entretien entre le philosophe Raphaël Enthoven et le chef de file du PCF, Fabien Roussel. Quasi inconnu il y a quelque mois, le communiste a gagné en popularité à la faveur d’interventions un peu caricaturales sur la viande et la voiture. Avec ce paradoxe, interrogé par Nicolas Framont dans un article piquant paru sur le site Frustration : la bourgeoisie adore le candidat communiste.

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