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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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© Olivier Marbœuf pour PM

Lexique

Deux ou trois raisons de croire en l’homme

Pierre-Henri Tavoillot publié le 30 octobre 2008 9 min

Loin d’incarner le moralisme austère que l’on caricature, Kant explore les possibilités pour l’homme de mener une vie juste et bonne en se fondant sur sa raison. Un nouvel humanisme qui ouvre des perspectives dans les sciences, les arts et jusqu’en politique.

À quoi sert la philosophie

Pour Kant, les tâches de la philosophie se résument à ces trois questions : que puis-je savoir ? (philosophie théorique) ; que dois-je faire ? (philosophie pratique) ; que m’est-il permis d’espérer ? (philosophie religieuse). Rien de très nouveau, dira-t-on, notamment par rapport à la tradition stoïcienne où la contemplation de l’harmonie cosmique (théorie) permettait de trouver des règles de vie (éthique) et de donner un sens à l’existence (salut). Sauf que, à l’époque de Kant, l’idée antique d’un cosmos clos, harmonieusement ordonné, a pris du plomb dans l’aile. La faute en incombe à la physique de Newton qui achève de « désenchanter » le monde en n’y voyant plus qu’un chaos de forces antagonistes sans signification ni finalité. Comment, dans cet univers infini et mécanique, espérer trouver un savoir solide, une morale acceptable et un sens à la vie ? Toute la force – et la nouveauté – du projet kantien est d’apporter des réponses en faisant confiance aux seules ressources de l’esprit humain, tout imparfait qu’il soit. Malgré l’ignorance, la méchanceté et l’inquiétude qui le caractérisent, l’homme doit s’efforcer de se frayer une voie – celle du criticisme – entre les certitudes d’un dogmatisme impossible et le désespoir d’un scepticisme invivable. Raison pour laquelle les trois questions initiales se résument au fond, pour Kant, à une seule : « Qu’est-ce que l’homme ? »

 

Prouver Dieu ?

Parmi les égarements de la raison, il en est un qui a la vie dure : c’est celui qui consiste à vouloir prouver l’existence de Dieu. Sous sa forme la plus élaborée, appelée « argument ontologique », la démonstration part de la définition de Dieu comme d’un être suprême : un être tel que rien de plus grand ne puisse être pensé (dixit Saint Anselme), un être absolument parfait (pour Descartes), un être absolument infini (selon Spinoza et Leibniz). Or si Dieu est parfait, il est nécessaire qu’il existe, car un être parfait qui n’existerait pas serait contradictoire. Il faut donc admettre que Dieu existe par définition. À ce raisonnement, Kant oppose trois arguments. On commet d’abord une faute logique en prétendant déduire l’existence d’une chose à partir de sa seule définition. C’est comme si on pensait s’enrichir simplement en analysant le concept de 100 thalers (la monnaie de l’époque) : on risque fort d’être déçu. Il faut donc se convaincre, poursuit Kant, que l’existence de Dieu relève de ces propositions qu’il est impossible de valider ou d’infirmer, puisqu’elles dépassent toute expérience possible. Enfin, du point de vue religieux lui-même, une telle démonstration serait tragique car elle mettrait à bas toute la doctrine de la révélation et, avec elle, la grandeur de la foi. Vouloir prouver l’existence de Dieu s’avère par conséquent illogique, antiscientifique et… impie !

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Article issu du magazine n°24 octobre 2008 Lire en ligne
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