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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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Germaine de Staël

(1766-1817)

Née à Paris, fille de Jacques Necker, ministre des finances de Louis XVI, Germaine de Staël est élevée dans un milieu protestant, d’origine genevoise. Sa mère, qui tenait un salon littéraire et politique, lui donne une instruction encyclopédique qui la prédestine à devenir une femme de lettres. Adoptant les idées de la Révolution française, elle dénonce la Terreur puis la politique dictatoriale de Napoléon qu’elle rencontre plusieurs fois pendant le Directoire. Celui-ci ne cessa de la faire espionner dans son château de Coppet où elle était plus ou moins assignée à résidence. Il tenta d’ailleurs de faire détruire dès sa parution son œuvre la plus connue De l’Allemagne (1810-1813), texte écrit en exil qui permit aux Français de mieux connaître la pensée allemande. En 1803 et 1804, accompagnée de son amant Benjamin Constant, protestant libéral comme elle, elle se réfugia en effet en Allemagne où elle rencontra, entre autres célébrités, Goethe et Schiller. Reliant les Lumières au romantisme, Madame de Staël fut aussi une romancière qui défendit dans Delphine et Corinne, ou l’Italie, la condition des femmes tout en élevant ses cinq enfants. Admiratrice de Rousseau, c’est sur lui qu’elle écrit d’abord. Ses Lettres sur les ouvrages et le caractère de J.-J. Rousseau (1788) témoignent déjà de son souci de réconcilier la raison et la sensibilité. Convaincue que l’écrivain a un rôle majeur à jouer dans l’éducation des peuples, elle écrit dans Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la Révolution (1798) qu’« il ne faut exécuter une pensée en matière de gouvernement que longtemps après que les écrivains l’ont découverte et livrée à la discussion générale ». Mais, comme Rousseau, Germaine de Staël est une âme déchirée qui ne croit guère au bonheur. N’écrit-elle pas dans De l’Allemagne que « la destination de l’homme sur terre n’est pas le bonheur, mais le perfectionnement » ? Et n’annonce-t-elle pas, en traduisant le fameux poème de Jean Paul sur la mort de Dieu, l’avènement d’un monde désorienté ? Dès De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800), Madame de Staël affirmait que « la poésie mélancolique est la poésie la plus d’accord avec la philosophie » et ses Réflexions sur le suicide (1813) viendront confirmer, à ses yeux, le tragique de l’existence. C’est que, pour elle, l’individu est meurtri par un conflit intense entre les revendications de sa vie intérieure et la dépendance à l’égard du monde extérieur. Aussi est-ce peut-être dans De l'influence des passions sur le bonheur des individus et des nations (1796) que l’originalité et la force de la pensée de Germaine de Staël est la plus manifeste : le propre de la destinée humaine étant d’aller vers la dégradation et la mort, il faut apprendre à abandonner l’illusion de pouvoir satisfaire toutes ses passions, comme le rêve de gloire. La tâche de la philosophie, dont la méthode doit être empathique, est alors d’arracher l’individu au caractère personnel de sa souffrance en l’invitant au renoncement pour vivre des passions désintéressées et rationalisées. Européenne avant l’heure, militante politique, historienne de la littérature, Germaine de Staël fut l’une des femmes les plus modernes de son époque.

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Portrait d’Anne-Louise-Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, connue sous le nom de Madame de Staël. Peinture de Marie-Eléonore Godefroid, d’après François Gérard
Portrait d’Anne-Louise-Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, connue sous le nom de Madame de Staël. Peinture de Marie-Eléonore Godefroid, d’après François Gérard. © Domaine public  
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