Karl Kraus
Orateur impétueux, inlassable pamphlétaire, Karl Kraus fut une grande figure intellectuelle de l’entre-deux-guerres à Vienne. Outre son journal Die Fackel, dont il fit une arme, il est l’auteur d’une pièce de théâtre, Les Derniers Jours de l’humanité, constituée pour un tiers de citations de la propagande de la presse quotidienne, réquisitoire impitoyable au fil de 209 scènes contre la guerre de 1914-1918. Il y fustige la guerre capitaliste, les spéculateurs, les généraux et journalistes véreux. Dans la Troisième Nuit de Walpurgis publiée en 1933 (Agone, 2005), il analyse l’installation du nazisme dans les esprits et stigmatise la dégénérescence du langage hitlérien.